Pour un enseignement en langue explicite, structuré et progressif
Préface de Madame Ségolène MERLET, Inspectrice de l'Éducation Nationale
« L’étude de la langue joue un rôle déterminant pour amener les élèves à considérer la langue comme objet d’étude et non plus seulement comme moyen de communication. Cette capacité est essentielle et elle doit être construite progressivement au cours des cycles 2 et 3. » - Extrait du site Éduscol - Document d’accompagnement « Principes généraux pour l’étude de la langue »
L’enseignement de l’étude de la langue à l’École élémentaire pose les bases fondamentales des structures langagières qui seront ensuite revues et enrichies au Collège et au Lycée.
Enseigner de façon explicite, structurée et progressive, tels sont les prescripteurs des programmes d’enseignement du français de l’École primaire.
Enseigner de façon explicite, structurée et progressive, tels sont les objectifs et les outils offerts par les PARCOURS LiiNK © aux enseignantes et enseignants, afin de construire et structurer les bases des faits de langue au sein d’un parcours progressif, spiralaire et cohérent pour les cycles 3 et 4.
Les outils et les activités spécifiques créés et proposés par les PARCOURS LiiNK © tels que les schémas et les corpus, amènent les élèves à réfléchir sur le fonctionnement de la langue, à structurer, à vérifier et à consolider leurs connaissances et leurs compétences.
Ces outils et ces activités innovants et visuels permettent aux élèves un travail pratique et réflexif de manipulation sur chaque fait de langue étudié, mêlant les interactions et les productions orales et écrites, prescriptrices de fixation des savoirs.
Ces outils et ces activités clé en main permettent aux enseignantes et aux enseignants d’inscrire une progressivité d’apprentissage, d’observer leurs élèves en situation et en action afin de favoriser différenciation, remédiation, structuration des connaissances et pour une évaluation positive par compétence.
Les PARCOURS LiiNK © s’inscrivent aussi parfaitement dans les recommandations du Ministère de l’Éducation nationale quant à la mise en œuvre de ces activités autour des outils proposés, permettant aux enseignantes et aux enseignants d’agir auprès des élèves avec :
● Régularité : pour observer, rechercher, s’entrainer, appliquer, réinvestir et automatiser.
● Intensité : pour raisonner, manipuler et comparer sur des temps courts et explicites, aux modalités variées (seuls, à deux, en groupe ou collectifs), et faciliter la mémorisation de normes stables.
● Structuration : pour expliciter et consolider les connaissances basées sur les régularités des règles de fonctionnement.
Notre quête de sens et de cohérence au sein du parcours éducatif et langagier de l’élève, ainsi qu’au sein des équipes enseignantes des Premier et Second Degrés, trouve enfin sa clé : les PARCOURS LiiNK © !
Ségolène MERLET
Inspectrice de l’Éducation nationale chargée de la circonscription du 1er degré du Creusot - Département de la Saône-et-Loire - Académie de Dijon
Mission départementale Maîtrise de la Langue et Plan français
Enseigner la grammaire : un enjeu majeur
Préface de Madame Agnès VRINAT-JEANNEAU, IA-IPR de Lettres
L’enseignement de la grammaire, ou étude de la langue, est un défi didactique qui suppose de s’appuyer sur la grammaire implicite, intuitive, naturelle de l’élève pour lui permettre de comprendre progressivement la langue comme un système, fait de régularités plus que de règles. Pour beaucoup de professeurs, cet enseignement est source de questionnement et se heurte à un sentiment d’inefficacité. Pour bien des élèves, il est difficile de sortir d’une logique d’étiquetage parfois hasardeuse et dénuée de sens…
Le cours de français ménage des temps d’étude de la langue en elle-même qui s’articulent à des situations de productions écrites et orales fréquentes et variées : la guerre picrocholine de l’étude « décrochée » contre l’apprentissage « intégré » est bel et bien achevée. Si l’étude de la langue s’intègre en effet à la lecture et à l’écriture, des séances spécifiques « décrochées » sont indispensables pour que l’élève comprenne que la langue est un système et pour lui permettre de mieux s’exprimer à l’écrit et à l’oral en réfléchissant sur sa langue.
Les derniers programmes de collège accordent ainsi une place importante à la grammaire et proposent de nombreuses pistes d’activités, notamment le travail sur « corpus grammatical » : il s’agit de travailler à partir d’un groupe de phrases, de syntagmes, voire, selon le concept étudié, de mots réunis par le professeur désireux de guider l’observation de tel ou tel fait de langue, ou de favoriser la construction de telle ou telle notion.
Le Bulletin Officiel spécial n° 3 du 26 avril 2018 « Enseignement de la grammaire et du vocabulaire : un enjeu majeur pour la maîtrise de la langue française » le rappelle avec force :
« La leçon de grammaire ou de vocabulaire ne peut se résumer, en particulier au collège, à une série d'observations et d'activités ponctuelles à l'occasion de l'étude d'un texte. Aborder les notions grammaticales ou acquérir du vocabulaire au détour d'une activité plus globale de lecture ou d'écriture tend à faire croire que ces notions sont subsidiaires alors même qu'elles sont fondamentales pour écrire comme pour lire, comprendre et interpréter un texte. »
La démarche linguistique proposée par les PARCOURS LiiNK © peut alors constituer une ressource précieuse dans cette optique : il ne s’agit pas d’un énième manuel numérique mais d’un projet global qui vise à accompagner les enseignants dans l’exploitation ou l’élaboration de corpus d’étude pour mettre en place les activités préconisées par les instructions officielles, au premier rang desquelles figurent l’observation, l’identification, le repérage (en vue de classements, de tris et de comparaisons), lesquels vont eux-mêmes occasionner des discussions, des justifications, des reformulations.
Il s’agit aussi d’apprendre aux élèves à évaluer l’acceptabilité d’un propos selon des critères syntaxiques, sémantiques et communicationnels et, partant, de leur faire acquérir les moyens de comprendre les normes et de mesurer leurs variations. Les séances spécifiques de grammaires sont aussi et surtout le lieu de la manipulation : par remplacement, déplacement, suppression, pronominalisation, encadrement, réduction, expansion… autant d’occasions de faire l’expérience la plus concrète de la langue française et, une fois le métalangage acquis, de mieux appréhender le fonctionnement des langues.
L’étude de la langue suppose enfin de tenir compte du temps nécessaire à la mémorisation et à la transformation des connaissances déclaratives en compétences procédurales : la démarche LiiNK © invite ainsi à appréhender la grammaire sur la durée, et inscrit les apprentissages dans une temporalité explicite, grâce à une progression de l’École au Lycée, ce qui est inédit sous cette forme.
Ce sont ces considérations qui me conduisent aujourd'hui à encourager ce projet ambitieux, qui répond à la fois aux besoins des élèves, aux préconisations de l'institution et au souci de cohérence d'ensemble des équipes enseignantes. Je félicite les auteurs de ce remarquable travail.
Agnès VRINAT-JEANNEAU
IA-IPR de Lettres - Académie de Montpellier
Des travaux pratiques de langue
Préface de Monsieur Vincent PERROT, IA-IPR de Lettres
Quand Grégory LAMY-SCOTTO m’a demandé de préfacer les PARCOURS LiiNK ©, j’ai accepté bien volontiers. Je n’ai à dire vrai accompagné son travail de réflexion sur l’enseignement de la langue que pendant mon passage comme Inspecteur de Lettres à l’AEFE mais je sais que cette réflexion s'est développée sur une durée beaucoup plus longue : il l'a amorcée dans l’Académie de Montpellier comme enseignant et formateur, et elle voit donc son aboutissement aujourd'hui dans ce travail personnel de conception de parcours. La réalisation d’une progression en langue du Premier Degré au Lycée n’a donc été qu’une étape que j’ai suivie lorsque Grégory était Conseiller pédagogique sur la zone Amérique du Nord et qu’il travaillait en collaboration avec ses collègues formatrices, Amélie BEAUFOUR, Christèle DUFOUR, Laurence MADAMOUR et Ségolène MERLET.
Ce que je voudrais souligner, c’est que l’esprit des PARCOURS LiiNK © répond bien à la conviction profonde, inscrite dans les instructions officielles, de ce que l’enseignement de la langue à l’École, au Collège, et au Lycée doit se réformer pour échapper à plusieurs écueils et dérives possibles.
Le premier écueil est de concevoir la langue comme une langue morte, comme un objet dont les règles seraient fixées de façon définitive, et dont il ne conviendrait que de vérifier le bon fonctionnement.
Le second serait de n’envisager une progression d’enseignement de la langue que comme une suite de notions à aborder successivement, et non pas comme un apprentissage à mener sur le mode d’une complexité croissante.
Le troisième serait enfin de proposer aux élèves d’appliquer des règles données comme intangibles au lieu de construire de véritables compétences linguistiques en apprenant à observer, à analyser et à construire progressivement un système dans toute sa complexité.
Les PARCOURS LiiNK © visent à échapper à ces écueils : ils proposent, par les ressources qu’ils mettent à la disposition des enseignants, et notamment par leurs corpus d’étude, de mener de véritables « travaux pratiques de langue ». À l’instar d’autres disciplines comme les sciences expérimentales, ils conduisent l’élève à acquérir des connaissances par l’observation, la manipulation, l’analyse et la construction de règles de fonctionnement.
Les PARCOURS LiiNK © permettent d’autre part à l’enseignant de situer dans une progression d’ensemble le niveau de précision ou de complexité auquel il doit se situer pour envisager l’étude de telle ou telle notion. La question de grammaire proposée au Baccalauréat se situe ainsi dans le prolongement logique d’un travail sur la langue commencée dès le Premier Degré et le Collège.
Enfin, et c’est sans doute le plus important, la façon de travailler qu’offrent ces parcours, met l’élève au cœur des apprentissages, fait de lui, d’une façon qui se veut davantage ludique, une sorte d’enquêteur-détective, lui permettant d’acquérir progressivement une distance réflexive sur cette langue qu’il pratique au quotidien, sans qu’à aucun moment elle ne devienne un objet de connaissance étranger.
Pour toutes ces raisons, formulées brièvement, j’apporte plein soutien à cette initiative, et je crois qu’elle peut contribuer au fait que nos élèves puissent développer le goût de notre langue, tout en appréhendant ses richesses et sa complexité.
Vincent PERROT
IA-IPR de Lettres
Conseiller culturel adjoint à l’Ambassade de France d’Espagne